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Lillie se lâche
11 août 2016

deuil perinatal

je voulais aborder avec toi ce sujet sérieux.

Certes je ne l'ai pas vécu, certes j'ai eu la chance de mettre aux monde deux enfants en bonne santé mais au fil de mes lectures, je suis tombée sur un blog qui traitait de ce sujet douloureux et j'ai pu me rendre compte de ce qu'était réellement le deuil périnatal.

Comme tout le monde, je savais ce que c'était mais jamais je ne m'etais imaginé réellement la douleur que ce deuil pouvait générer.

La lecture de ce blog d'une maman qui retrace ses ressentis, ses peines m'a permis de partager un peu (un tout petit peu) cet immense souffrance et surtout d'appréhender de manière différente ma façon de ressentir cet évènement incroyablement douloureux.

Je ne vous relaterai pas son histoire ici car ce n'est pas le but. Si vous voulez partager un bout de son désarroi je vous mets le lien ici : http://www.mesgrumeauxetmoi.fr/ .

Je me rends compte aujourd'hui que c'était pour moi sujet simple : la perte d'un foetus et ça s'arrêtait là. Je n'ai jamais réfléchi à tout ce que ça impliquait dans le coeur de ceux qui vivait ce drame.

Dire que je prenais cette épreuve un peu légèrement voudrait dire que je pensais qu'il s'agissait purement et simplement d'une fausse couche. je dois avouer que c'etait bien le cas.  Mais je me rends compte aussi aujourd'hui qu'une fausse couche n'est pas une situation banale pour ceux qui la vivent en vrai. 

Je ne sais pas si une fausse couche à trois semaines de gestation implique les mêmes douleurs qu'un accouchement d'un bébé décédé.

Je comprends juste qu'accoucher d'un enfant mort né implique un courage incroyable et une détresse hors du commun.

J'ai compris que l'enfant qui naît sans vie est un enfant qui naît en étant mort...Tu me diras que ça n'est pas la peine de le préciser, que tout le monde avait compris. Ben non, je tiens à le préciser car naître c'est vivre.

En général, on naît vivant . quel terme employer lorsque l'on naît mort ?

Il n'existe pas de terme pour qualifier l'évènement.. la mortance...je ne suis pas sûre que ce terme soit bien choisi mais c'est celui qui me vient à l'esprit.

L'enfant est là dans les bras de ses parents et il n'est pas en vie. L'enfant existe mais il n'existe plus, l'enfant est dans les bras de ses parents mais cet enfant là n'a pas d'avenir, cet enfant là va partir dans un cercueil et il n'aura même pas ressenti l'amour immense de ses parents lorsqu'il s'est retrouvé dans leurs bras. l'enfant n'est plus, l'enfant n'est pas mais l'enfant est.

C'est mon cheminement, c'est celui d'une mère qui n'a pas vécu ce drame et qui ressent cela de l'extérieur avec ses yeux de mère. Peut-être suis je maladroite ?

Lorsque j'ai lu ce blog (celui cité plus haut), j'ai pu mettre des mots sur le deuil que cette maman vivait au quotidien, de sa souffrance mêlée à de la culpabilité et j'ai souffert un moment avec elle. Ma souffrance ne peut se comparer à la sienne mais j'ai pu capter son immense chagrin et même si ça n'a été qu'un moment bref, j'ai saisi grâce à ses mots justes et sans détours ce que ça impliquait dans sa vie de maman.

Cette petite fille décédée resterait sa fille toute sa vie. Cette petite fille sera sa fille toute sa vie.

Elle existe parce qu'elle est née, parce qu'elle est sa famille au même titre que ses enfants vivants. Elle a un prénom, une tombe, une histoire, celle d'une petite fille qu'elle a tenu dans ses bras, aimée, embrassée. (Je ne parle pas du papa dans ce cas précis car c'est un blog de maman mais j'imagine que le papa vit des souffrances aussi fortes .)

Ce qui m'a fait réfléchir de façon encore plus forte, c'est le combat de cette maman pour que cet enfant soit reconnu par les autres. Peut-être qu'avant, j'aurais moi aussi exclu cet enfant mort de la fratrie vivante. Pas par méchanceté mais par ignorance.

Ma vision est maintenant différentes et si par malheur cela arrivait parmi mes connaissances, je serais capable de mieux accompagner les parents. Je saurais maintenant que l'enfant mort-né est aussi important dans le coeur des parents que l'enfant vivant. Qu'il compte comme bébé 1,2...

C'est important de comprendre les choses, c'est important de lire ces blogs, c'est important de pouvoir se dire que maintenant on ne fera pas la connerie de dire des choses blessantes (je devrais plutôt dire ; de dire des choses moins blessantes)parce qu'on a pris le temps de comprendre un peu, un tout petit peu et c'est finalement peu de chose par rapport à ceux qui vivent cette situation.

Je suis dans une période personnelle où je n'aime plus beaucoup les gens. Je n'aime plus beaucoup ce que je partage avec eux. Je pense être à un tournant de ma vie où je ne supporte plus l'égoisme des autres et cette façon qu'on les gens de vous apprécier que lorsqu'ils ont besoin de vous.

Je suis à la recherche de gens vrais, de gens qui disent les choses, de gens qui sont vos amis même lorsque vous allez mal.

Pourquoi je dis ça ici ? Parce que je me rends compte que mes vrais amis, ceux que je garde aux gré des années, sont ceux qui ont vécu de vrais souffrances, ceux là sont d'une force incroyable et d'une douceur à vous briser le coeur.

Je pense à mon amie, ma grande amis qui est la maman d'un enfant lourdement handicapée. Cette maman là est d'une sensibilité incroyable et c'est elle qui vous donne la pêche et qui vous accompagne lorsque vous allez mal. Elle vous permet aussi de l'aider quand elle pète un câble....

J'espère ne pas avoir été trop maladroite avec elle lorsqu'elle me parle de son enfant.

J'espère que mes mots ont été réconfortants et que je n'ai pas fait trop de dégâts

Je pense que si elle est toujours mon amie, c'est que j'ai su lui apporter un peu d'apaisement. Toujours est il que je lui ai toujours donné tout mon amour.

Peut être que finalement c'est le plus important même si parfois il est très maladroit

 

 

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